Ce blog est le petit frère de

Ce blog est le petit frère de notre site internet

mardi 30 octobre 2012

(entracte 2) Une soirée Milosz au CNL

Le froid est tombé si soudain sur octobre ! Quelle grâce de pouvoir se réchauffer au Centre national du livre dans le feu doux des vers mystérieusement simples de Milosz. (O. V. de L. Milosz, pas Czesław, le cousin nobelisé en 1980). 
D'autant que l'oeuvre de Oscar Vladislas de Lubicz-Milosz (1877-1939), aujourd'hui en jachère, n'est pas facile à trouver. Initialement éditée par André Silvaire son oeuvre complète, quasi indisponible mais désormais chue dans le domaine public, pourrait cependant retrouver une vie a minima électronique. L'association de ses Amis s'y emploie et on croit savoir que certains experts de la chose livresque numérique se remuent dans ce sens. 


A gauche de notre accorte présentatrice, la bio analytique d'Anne Richter (Classiques du XXe siècle, Ed. Universitaires, 1965). A droite, "Saul de Tarse" le troisième drame idéaliste-métaphysique écrit en 1913 et resté inédit jusqu'à la publication des oeuvres complètes par André Silvaire en 1970. 

Jean-Baptiste Para
Jean-Baptiste Para, poète, critique, traducteur d'italien et de russe, introduit le grand homme à ne pas oublier. Eléments biographiques, analyses et même un extrait d'une conférence du Milosz diplomate dont l'intérêt est de montrer comment la Lituanie est par lui décrite comme sa propre poésie est, c'est-à-dire avec tout le lexique du flou et la récurrence d'un mot : vieux.

Pourtant ! Son environnement intellectuel de jeunesse, tout sauf flou, fut celui des Symbolistes russes : Alexandre Blok, Natalie Gontcharova et ce Vjačeslav Ivanov qui voulait aller « A realibus ad realiora », du réel au plus réel parce que la Révolution piétinait. Balloté entre des langues dont aucune ne lui est maternelle, Milosz choisira de n'écrire qu'en Français, la langue de sa gouvernante.  


Claude Aufaure
Chevronné, le comédien Claude Aufaure fait sonner ses deux voix - celle des cavernes et celle des anges – pour dire Milosz : "Les morts sont au fond moins morts que moi." (lien vers le poème complet "Tous les morts sont ivres" sur le site de Valérie Brantôme)  Seul compte pour lui non l’ancienneté mais la « profondeur du temps », comme l'explicite Para.
Ainsi ce « En attendant les clefs, dormez un peu madame » qui tant suggère l’étirement du temps. Comme si des heures allaient passer avant que n’arrivent les clefs.

C’est qu’à la fin, l'infini est derrière, alors qu’il était en deçà au début de la carrière. Pour finir, il est peut-être devant, quand vers sa fin Milosz ne produit plus qu'un poème par an, mystique, au seuil jamais franchi de la sérénité. 

Il cesse d'écrire en 1927, meurt en 1939, mais la fin est le temps de la joie. "Le cantique du printemps", tout en beautés, scande à l'envi "Que le monde est beau ! " tout au long répété comme une antienne d’affirmation de foi... ou un désir, déjà, de transformation alchimique. 
AxoDom


Savoir plus : Association des amis d'Oscar Milosz c/o J. Kohler, 14 rue Lagille 75018 Paris qui, entre autres activités, édite ses Cahiers.
Goûter plus : le très personnel texte de Gil Pressnitzer sur le site Esprits nomades avec une sélection de poèmes.
En attendant les oeuvres complètes : « La Berline arrêtée dans la nuit », anthologie poétique, édition de Jean-Baptiste Para préface de Jean Bellemin-Noël, postface de Czeslaw Milosz (Poésie/Gallimard, Paris, 1999).


NB : De retour sur Terre, on apprend le lendemain que la Commission poésie du CNL a diffusé un communiqué faisant état du soutien qu'elle entend apporter au Printemps des Poètes, toujours dans la tourmente... (voir plus bas l'article de synthèse, entre autres). 


dimanche 28 octobre 2012

Menaces sur le Printemps des Poètes (suitess)



Pour ou contre une pétition en ligne ?

Dire d'abord, pour ceux qui l'ignoreraient encore, que le budget du Printemps des Poètes est toujours à ce jour amputé d'une partie de la dotation promise par le ministère de l'Education nationale ce qui remet en cause la survie même de l'association. Malgré la mobilisation de milliers de personnes et les centaines de courriers envoyés au ministre Vincent Peillon son cabinet n'a toujours pas bougé d'un pouce. 

S'interroger maintenant sur les suites à donner à ce silence. 

Depuis le courrier d'alerte de Jean-Pierre Siméon et de l'équipe du Printemps des Poètes début octobre un grand nombre de personnes émues par la situation (cf. l'article de synthèse et liens ici), nous ont suggéré de lancer une pétition en ligne. 

Indépendamment même du fait que tout prend du temps et que cela aussi il faudrait le gérer, nous sommes très partagés sur l'efficacité réelle de ce type de moyen.

Certes, le caractère automatisé et viral, donc simple et efficace, est séduisant et semble renvoyer à l’âge des cavernes les pétitions à l’ancienne. Mais il y a aussi des arguments inverses.

L’équipe du Printemps des Poètes a dès le début privilégié l’envoi de courriers au ministre, qu’ils soient originaux ou copiés-collés sur leur modèle ou sur le nôtre. Le papier garde une forte charge non seulement symbolique mais aussi d’engagement, surtout aujourd'hui où un envoi électronique est si simple.

De notre côté, nous sommes circonspects. 

D’une part, les quelques centaines de lettres reçues par le ministre ont un poids tangible et nécessitent des actions physiques (réception, ouverture, lecture, préparation de la réponse et envoi) qui pèsent sans doute plus lourd qu’un mél disant que 5000 ou 50 000 personnes ont cliqué, parfois sans réfléchir plus de quelques secondes, sur un site de pétition en ligne.

D’autre part, nous avons eu quelques mauvais échos, sur ces sites de pétition à la chaine… Tous les détails sont dans l’extrait ci-dessous du mél d’une association qui explique clairement pourquoi elle préfère que ses soutiens ne les utilisent pas. C’est dit en termes fleuris mais c’est dit.



Au vu de ces éléments et pour nous aider à nous décider, nous sommes preneurs de tout avis éclairé, soit dans la case "Commentaires" ci-dessous soit sur la page Sauvons le Printemps des Poètes. 

AxoDom

mardi 16 octobre 2012

(entracte) Pour soutenir le moral du Printemps des Poètes


"... faisant vibrer la rougeur du ciel matinal au-dessus de la mer..." (Proust, La prisonnière)

Magnifiquement lu par André Dussolier pour les éditions Thélème, cet extrait de moins de 30 secondes dans le pur respect du droit de citation admirative.
Ci-joint 25 secondes de poésie sonore à écouter d'abord avec un sourire religieux puis tranquillement, ad libitum, jusqu'à parfaite imprégnation et calme absolu : http://soundcloud.com/axodom-guillerm/rougeur-du-ciel-matinal-la
Apprécier la mise en suspension à la fin : "Et pourtant ces phrases si différentes..."
Voilà pour l'oreille. Quant à l'oeil...
Quant à l'oeil, voici encore un matin de beauté volcanique
 saisi par l'oeil de Nam Tuk, là-bas, sous la coupe de la cabane.

(Spéciale dédicace au maître de cérémonie des levers de sa majesté Sol Premier le Grand)

Tout ça parce qu'on ne peut pas garder les sourcils froncés toute la journée ! 
Ceux qui n'auraient pas suivi les épisodes précédents peuvent regarder ici : Menaces sur le Printemps des Poètes 2013 (synthèse évolutive et liens) puis envoyer leur lettre à Vincent Peillon si ce n'est déjà fait. 

La lettre à Vincent Peillon de Jacques Bonnaffé et Jean-Pierre Verheggen

( Menaces sur le Printemps des Poètes, suite. Hélas ! )

Jacques Bonnaffé - ici aux 30 ans des Parvis Poétiques
fêtés au Grand Parquet fin septembre -
qui ne cesse de mettre son talent et son humanité
au service des poètes morts ET vivants. 
Nous savons que les courriers affluent par centaines au Ministère de l'Education Nationale pour demander à Vincent Peillon de reconsidérer la décision de supprimer  60 000 euros d'aide de son ministère à l'association le Printemps des Poètes, dirigée par Jean-Pierre Siméon, qui travaille toute l'année avec les milieux scolaires et universitaires.


Certains épistoliers, connus ou non, ont l'excellente idée d'envoyer une copie de leur courrier à l'association ou à la page ad hoc "Sauvons le Printemps des Poètes" qui a accueilli des milliers de visiteurs, et où vous pouvez trouver deux modèles de lettre à envoyer vous-même.

Voici celle, belle, forte et émouvante, de Jacques Bonnaffé avec Jean-Pierre Verheggen.
Le Printemps des Poètes est un événement annuel qui fêtera ses quinze ans d'existence en 2013, son rayonnement n'est plus à démontrer. Il excède les périodes dans lesquelles il est annoncé, il excède tous les territoires où on l'estimait attendu, il excède les budgets dans lesquels on le comprimait avec le peu de moyens qui lui était accordé : il pourrait servir de modèle dans sa gestion, son action, ses retombées nombreuses et sa communication. Pas d'équivalent. Pas d'équipe qui se soit battue avec un tel acharnement. 
Au lieu de voir son développement soutenu, au lieu de tirer profit de cette plateforme inédite où se retrouvent auteurs et comédiens, acteurs multiples, citoyens poètes et publics, on l'étouffe. On préfère l'ignorer, la réduire dans les missions qui font sa force et son histoire. 
Peu de mots sont capables de dire l'écœurement de ceux qui ont accompagné la création du Printemps des Poètes et toujours été fidèles à sa mission, sans intérêt personnel, avec la certitude qu'il y avait bien une utilité sociale à la poésie et qu'elle se vivait à travers une manifestation décidée et rayonnante dans la cité, les territoires, par les villages, les points d'ancrage les plus divers et jusqu'aux horizons les plus lointains. 
Je me garderai de faire les comparaisons de moyens et de budgets, elles sont affligeantes et montrent par elles seules le peu de cas qu'on semble faire de ces actions en profondeur au profit de gadgets institutionnels, hiérarchisés et couteux. Le peu d'intérêt aussi qu'on porte à un art qui se fonde sur la sensibilité des mots, interrogeant la nature des discours, leur essence, n'en paraît que plus significatif. 
On ne peut pas admettre une telle restriction de budget après des années d'un exercice très serré et presqu'impossible.  
La poésie, c'est tristement vrai, n'intéresse pas beaucoup de personnes mais concerne beaucoup de monde. Elle forme des clans, des chapelles, de forts petits nombres de fidèles et d'incalculables fiertés, elle réunit comme elle divise mais toujours ouverte au premier venu c'est avec le même désir amoureux, la même loi folle du hasard qu'elle abolit toute séparation, toute distinction, elle appartient à chacun. 
Jacques Bonnaffé, comédien metteur en scène avec Jean-Pierre Verheggen, poète Belge

Si vous pensez que plus on est nombreux, mieux on se fait entendre, n'hésitez pas un instant : twittez, facebookez, bloguez... bref, partagez ce message avec tous vos contacts. Même vos ennemis, on ne sait jamais...

(Pour être tenu au courant des évolutions et nouveaux articles, inscrivez votre adresse mèl dans la case

SUIVRE PAR MÈL / FOLLOW) plus bas à droite.  

dimanche 7 octobre 2012

Menaces sur le Printemps des Poètes... (suites)

Mireille Le Liboux a de la mémoire...

Elle nous rappelle sur son blog que « La culture est le disque dur de la politique », comme disait Aurélie Filippetti en juin dernier. Un mois avant que son collègue de l'Education Nationale, Vincent Peillon, ne coupe une aile au Printemps des Poètes...
A lire ici : Menaces sur "le printemps des poètes"

jeudi 4 octobre 2012

Menaces sur le Printemps des Poètes 2013 (synthèse évolutive et liens)

Politique. L'objet du refus s'enfonce, dans la colère.

L'objet du refus profond de ce monde désaxé se renforce sans cesse et le nom de ce blog trouve hélas chaque jour de nouvelles raisons d'être. L'amicale évocation légère des "Armas secretas" de Julio Cortazar, chères aux axolotls de tous les pays, s'est muée en une nécessité rageuse.
(Merci à Denis Heudré pour cet efficace détournement)
Dans le texte que nous relayons ci-dessous le poète Xavier Lainé, massif de sa colère, dit tant de choses que nous ressentons qu'il vaut mieux lui laisser la parole, ici.

Le Printemps des Poètes est menacé
Un pic de ces vagues cruelles point par exemple dans les menaces qui pèsent sur le Printemps des Poètes. La presse en parle (un peu) :
Mercredi 3 octobreLivreshebdo.fr
Jeudi 4 : Actualitte.com/salons/printemps-des-poetes-le-budget-coupe-un-contresens-du-gouvernement
Le même jour un article de suite : Actualitte.com/societe/vincent-peillon-un-couteau-sous-la-gorge-de-la-poesie comportant les textes de soutien de L'union des poètes et de l'Union des Ecrivains. 
vendredi 5 : LeMagazineLittéraire.comMagazine-litteraire.com/actualite/breve/coupes-budgetaires-bibliothecaires-poetes-font-frais et FR3 Limousin relaye la lettre à Vincent Peillon de Laurent Bourdelas : 
http://limousin.france3.fr/2012/10/03/une-baisse-de-subventions-menace-le-printemps-des-poetes-99761.html
mercredi 10 : Sur un blog de Médiapart Sauvons-les-poetes-et-leur-printemps, reprise du courrier de l'association et quelques réactions de lecteurs où percent pas mal d'idées reçues sur la poésie contemporaine...
Vendredi 19 : François Goblet interviewé dans L'Indépendant du Pas de Calais, hebdo diffusé autour de Saint Omer, mentionne les problèmes du Printemps des Poètes.
Lundi 22Marie-José Sirach, dans les pages culture de l'Humanité, titre Lourdes menaces sur le Printemps des poètes, soulignant l'action de l'association en milieu scolaire dans un papier très détaillé.  

Alors !
Que faire hors s'indigner comme le roc
sous la pluie sans abri.
Digne dans les débris
enragé zèbre d'orage à voix rauque.
          AXODOM
             (sur internet les majuscules sont des cris, les lettres alors montrent les crocs)


Quelques unes des nombreuses réactions 

* Lettre ouverte de Pierre Maubé et réaction de Roger Gaillard dans les commentaires de ce post
* Mario Urbanet : "Indignation est souvent mère de raison... Ces gens-là devraient mieux entendre les poètes, qui parfois parlent juste ! "
* Nicole Brossard : "Une forme de vitalité qui abonde en pensées, images et paroles fortes en teneur d'espoir, c'est aussi ce qui se nomme: Printemps des poètes. Et nous aimons partager."
* Michel Thion sur le blog MicroCassandre, pendant électronique de la revue Cassandre/Horschamp, affiche le succulent sourire en coin de sa juste ire.
La lettre émouvante de Jacques Bonnaffé avec le poète Belge Jean-Pierre Verheggen.
* "Simple enseignant je ne découvre qu'aujourd'hui la triste nouvelle... L'équipe du Printemps des Poètes nous accompagne pourtant depuis 2004... à la rentrée une lettre au ministre... en attendant juste un essai de faire circuler l'info dans la mesure de mes faibles moyens..." http://0z.fr/ZlLsJ ou  http://www.eveil25.info/article-touche-pas-a-mes-poetes-112117900.html

Pour manifester votre soutien, une page "Communautés" est ouverte ici : http://www.facebook.com/SauvonsLePrintempsDesPoetes