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Ce blog est le petit frère de notre site disparu et un peu reconstitué ici.

vendredi 13 mars 2020

Poésie et responsabilité, hélas

La fleur du mal

Si la poésie peut beaucoup pour le bien-être individuel et collectif, elle ne peut pas grand-chose contre ce renard de virus.

Vendredi 13 mars 2020 - Une drôle de nouvelle est tombée : "A partir de lundi seront fermés « jusqu’à nouvel ordre » toutes les classes et tous les amphis. Pour suivre l’avis des experts sanitaires, l'Etat pousse les entreprises à recourir massivement au télétravail et chacun est appelé à limiter déplacements et regroupements au strict indispensable". 

Dès ce matin, la mairie du Vésinet qui nous accueille au Wood cottage depuis décembre dernier nous a informés de sa décision d’annuler toutes les manifestations publiques, séance tenante, dont évidemment notre troisième soirée de poésie qui devait avoir lieu demain.
C'est évidemment une décision raisonnable. Malgré la déception de voir s'envoler en fumée les nombreuses journées de travail nécessaires à la préparation de cette création, que peut-on dire d'autre ?

Tout était prêt...

Principe de responsabilité

Il est de fait que, dans l’espace confiné qu’est le charmant salon du Wood cottage, l'exiguïté du lieu empêche matériellement de respecter la distance de sécurité d’un mètre entre chaque personne.
Or, à nouveau, nous avions fait le plein des réservations. Il y avait même une liste d'attente...

A bientôt... 

Pour atténuer ou accroître les déceptions, voici quelques images de notre répétition d’hier.

Colette Dalle en répétition le 12 mars 2020
Bien entendu, ce n’est que partie remise et nous vous tiendrons au courant ici même dès qu’il sera possible de reprogrammer cette soirée. 

D’ailleurs, si vous voulez être certain de ne pas manquer l'information, la meilleure chose à faire est de vous abonner à ce blog. Il suffit pour cela, dans la version web, d'inscrire votre adresse de courriel dans la case Suivre par mèl / Follow  ici à droite juste avant la liste des libellés. 

Vous recevrez ainsi une alerte sur votre messagerie lorsqu'un nouvel article sera disponible.

On avait trouvé de beaux jeux de scène...
Enfin, micro bonne nouvelle dans ce fatras de confusion : contrairement à de nombreux amis du spectacle vivant englués dans les problèmes d'annulation, nous n’aurons pas à gérer de remboursement de places puisque cette soirée était gratuite...

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jeudi 27 février 2020

Poésie et samovar #3 : La nigelle ? Un courage


La 3e soirée de préfiguration du Festival du N... accueille l'artiste Colette Dalle. Par les moyens conjugués de la poésie et des arts plastiques, celle-ci explore le courage qu'il faut à la nigelle de Damas pour persister dans son être.



Le Festival du N... poursuit ses soirées <Poésie et Samovar>.

Pour cette troisième soirée, on va parler chiffon, papier, graines... et courage.

On ira de la corde au papier, de la graine à la trame et au sac de grosse toile. Ayez confiance, venez les yeux fermés ; nous allons découvrir là une écriture hors norme. 

Si on pense aux fleurs, à la fleur, souvent on pense à celle du Petit prince évidemment. Mais la fleur comme objet d’étude scientifique, la fleur de la botanique n'exclut pas la poésie, au contraire. 

Composition et photo de Colette Dalle
La nigelle, par exemple - et pourquoi pas elle ? - 
devient alors un moyen d’arriver à l’universel.

La nigelle et autres poèmes de courage

L’écriture de Colette Dalle est un barrage qui cède. Parfois dans un texte il y a matière à 15 poèmes.

Elle écrit pour aller jusqu’à ce qu’elle nomme elle-même l’inatteignable. Un peu comme Becket cherchait à atteindre l'innommable.

C'est peut-être pourquoi son écriture est celle de l’éloge ; éloge du chanvre par exemple. Ni l’indien que certains fument pour s’oublier, ni celui de la corde à pendu, juste la plante appelée chanvre.

Partant, ses textes, ses images et ses objets sont éloge du chiffon, éloge du tissu plus que pauvre, vraiment humble. Comme Francis Ponge, elle prend résolument le parti pris des choses. Au-delà, il est aussi question des chemins de la mémoire.

Et qu'est-ce qui, en cette nigelle légère au vent, vaut de lui accoler le qualificatif de courage ? C'est ce que nous diront ses poèmes et c'est ce que nous montreront ses oeuvres plastiques.

Et comme d'habitude dialogueront avec ses poèmes ceux du poète mystère... 



RDV le samedi 14 mars 2020 à 17h au Wood Cottage.

Réservation nécessaire au 07 88 50 24 27.

mardi 28 janvier 2020

Retour sur Les commencements - PoéSam#2


© Claire Négros-Comereuc.

Le salon de la vénérable demeure était comble pour la seconde soirée Poésie et samovarCe samedi 18 janvier 2020, de 17h à 18h30, Sabine Péglion et le poète mystère, après un thé d'accueil offert au public, se sont échangé des poèmes en répons pour célébrer ce qui commence. 



Et ce qui commence, pour Sabine Péglion, c'est sans cesse l'écriture :

Vaste   
la feuille   dépliée  étale
    là       si près 
             la blancheur d’un espace
Les mots y dessinent un chemin
 brisent le silence
(...)

Elle-même anime des soirées de poésie chaque mois à Paris, après en avoir longtemps organisé à Marly et au Vésinet. Elle a publié une quinzaine de recueils, des livres d’artistes, des anthologies...

Son premier livre était « Métamorphoses » en 2005 chez Hélices et le dernier « Ces mots si clairs semés » (éd. La tête à l’envers). Elle a aussi publié un CD assorti d'un volumineux livret intitulé « Rumeurs du monde » aux éditions Sous la lime.

Ces mots, Sous la lime, viennent d’un vers de « L’art poétique » de Verlaine.
De la musique avant toute chose,
Et pour cela préfère l‘impair,
Plus vague et plus soluble dans l'air,
Sans rien en lui qui pèse ou qui pose.
(...) 
O qui dira les torts de la Rime !
Quel enfant sourd ou quel nègre fou
Nous a forgé ce bijou d'un sou
Qui sonne creux et faux sous la lime ?

De la musique encore et toujours ! 
Que ton vers soit la chose envolée 
Qu'on sent qui fuit d'une âme en allée 
Vers d'autres cieux à d'autres amours, 

Que ton vers soit la bonne aventure
Éparse au vent crispé du matin
Qui va fleurant la menthe et le thym...,
Et tout le reste est littérature.

« Et tout le reste est littérature »

C'est un peu raide pour la littérature mais on comprend la pointe. Et ainsi s'est poursuivi ce deuxième épisode des soirées « poésie et samovar », préfiguration du  Festival du N
Ce dernier est programmé pour le 6 septembre 2020 dans le parc du Wood Cottage. C'est un dimanche et il fera beau.

De cette soirée de lectures, la photographe Claire Négros-Comereuc a saisi de belles images insérées ici avec le programme détaillé de la soirée. 

 Les textes 


Une vingtaine de poèmes, cousus de transitions par Dom, ont formé ce costume d’Arlequin.

1 - Sabine Péglion : « Vaste, la feuille… »

extrait de « Traversée nomade » (ed. Sous la Lime)

2 - En écho « L’art poétique » de Verlaine


Notre thème ce soir, les commencements : l’étincelle initiale, le feu natal.
Tout commence par une route, toutes les traversées, tous les voyages, toutes les existences, avec ou sans enfants. Et toujours de bon matin…

3 - Sabine Péglion : « Rumeur de l’aube »  

Rumeur de l’aube
aux éclats de bleuets 
Les portières se rebellent 
dans le cri des enfants

Sabine Péglion dans l'objectif de Claire Négros-Comereuc©

4 - Mais au fait, le poète mystère ?

Ce poète mystère annoncé sur l’affiche, quel est-il ?
C'est une galaxie, c'est un nuage des poèmes que l’on aime, des poètes que l’on fréquente ou qui nous sont restés dans un coin de la mémoire scolaire. Chacun a son poète mystère.

Aujourd'hui, nous accompagne celui d’un écrivain mort le même jour que le chanteur Jean-Philippe Smet, dit Johnny Halliday. Cet académicien élégant, brillant, qu'il est inutile de nommer, citait à la volée Dante et Chateaubriand et tout un panthéon personnel d’écrivains et surtout de poètes. 
Il en avait fait un joli compagnon de promenade : "Et toi mon coeur pourquoi bats-tu" édité chez Laffont en 2003. On a mis ce soir certains de ces textes en dialogue avec la poésie de Sabine Péglion.

5 - Sabine Péglion, « Dans le ciel de nos rêves »

jusqu'à « l’aube de ce qui n’est plus un rêve ».

Ce qui n'est plus un rêve, c’est donc la vie ! Qui se lève et qui va.

6 - Rimbaud - Péguy - La Fontaine

La vie qui va comme chez Jean-Arthur Rimbaud dans « Ma bohème » : « Je m’en allais, les poings dans mes poches crevées... »
Avec en écho Charles Péguy : « Nous allons devant nous, les mains le long des poches (…) sans hâte ni recours. ».
Car « L’innocente beauté des jardins et des jours / Allait faire à jamais le charme de ma vie ». Merci ! Qui ? La Fontaine !

7 - Sabine Péglion : "Vois, la brume s'est levée" 

Dans un « carillon de lumière » a-t-elle dit « parmi les branches / l'enfant s'élance » comme un trait… C'est là un autre genre de commencement...

8 - AxoDom : " Un trait dans la forêt "

© Claire Négros-Comereuc
"Rien qu’un trait
une puissance nue et brutale
un éclair de nuit distrait
(...)
un trille de cristal mobile
parmi cent mille surprises
un hoquet, une incise
une grâce."

9 - Sabine Péglion: « Un battement d’ailes »

Un vers de Sabine : « ton pas suspendu / incertain / hésite », fait surgir de la malle du poète-mystère ce chef d’œuvre de Valéry : « Les pas »

10 - Paul Valéry : « Les pas »

Tes pas, enfants de mon silence, 
Saintement, lentement placés, 
Vers le lit de ma vigilance 
Procèdent muets et glacés.  
(...)
Ne hâte pas cet acte tendre, 
Douceur d’être et de n’être pas, 
Car j’ai vécu de vous attendre 
Et mon cœur n’était que vos pas.

Extrait du recueil Charmes de 1922 dont Alain, notre philosophe de la rue Émile-Thiébaut, a publié à la fin des années 20 de subtils commentaires chez Gallimard.

Pour d'autres commencements, il faut sauter en Afrique et entendre du temps, des totems et des tambours…

11 – Sabine Péglion : « Temps, totems, tambours »

« Il est un port / où je retrouverai / ces voiles déployées 
(…) 
prêts à tous les rivages / et je prendrai le large. »

Prendre le large donc

... et un peu de thé avant de se quitter sur ces derniers mots de l’italien Cesare Pavese : 
« L’unique joie au monde est de commencer. Il est beau de vivre car vivre c’est commencer, toujours, à chaque instant.Quand ce sentiment fait défaut – prison, maladie, habitude, stupidité – on voudrait mourir. »
Oui, la joie à chaque âge et à tout instant, c'est de commencer. Mais, pour l'heure, "Poésie et samovar" vous salue. 
Le Festival du N… poursuit sa mue. Né à Paris, sous le nom de O+O de Paris derrière la place d’Italie, où pendant 6 ans il a réuni plusieurs dizaines d’artistes divers, poètes, peintres, sculpteurs, conteurs… et environ 2000 visiteurs dans le quartier de la butte aux cailles, il va continuer ici, dans le parc, le dimanche 6 septembre 2020. 

Prochaine soirée le samedi 14 mars.


Surveillez les annonces de la mairie et le blog Les ARMES secrètes de la poésie, auquel vous pouvez vous abonner, ce qui vous permettra de recevoir une alerte dès qu’une nouvelle information est publiée. 




lundi 6 janvier 2020

Poésie et Samovar #2 : Les commencements


Moins d'un mois après la première soirée Poésie et Samovar, sous la pression unanime d'un public en délire, voici la seconde, ou plutôt la deuxième soirée car il y en aura d'autres...



La parisienne Isabelle Camarrieu avait ouvert le bal du cycle de soirées de préfiguration du Festival du N... avec le Saint-Germanois Yves Le Gall le 27 décembre dernier dans un programme mêlant des textes contemporains et des classiques de la poésie française chantée : Aragon, Brassens, Prévert, Trenet.

Cette fois, c'est la poète vésigondine Sabine Péglion qui nous présentera un florilège de ses textes sur le thème des Commencements.

Son dernier recueil, " Ces mots si clairsemés " est paru aux éditions La tête à l’envers en mai 2019.




Et voici quelques uns des précédents :