Ce blog est le petit frère de

Ce blog est le petit frère de notre site disparu et un peu reconstitué ici.

samedi 8 juin 2013

Réforme du CNL : miracle à Saint-Sulpice ?


Est-on à la veille d'une évolution des positions ? En tout cas, les propos du président du CNL lors d'une réunion professionnelle au Marché de la Poésie pourraient le laisser croire. 


Le bref échange entre Jacques Darras (Circé/Marché de la poésie, et Jean-
François Colosimo, président du CNL, préfigure-t-il une sortie de crise ?
Une réunion des éditeurs de poésie avait lieu vendredi 7 juin à 10h au Marché de la poésie autour d’un projet de portail d’information et de vente en ligne. Mais ce qu’ont retenu beaucoup des professionnels présents c’est aussi l’échange préliminaire qui a eu lieu entre Jacques Darras, président de Circé, l'association organisatrice du Marché de la poésie, et Jean-François Colosimo, président du Centre National du Livre. 

En introduction de cette matinée, J. Darras, après avoir remercié J-F. Colosimo de sa présence, a tenu à résumer pour lui les propos qu’il avait tenus la veille lors de l'inauguration officielle à laquelle le président du CNL n'avait pu assister.

Sujet de ces propos, on le devine, la réforme du CNL… Après avoir été gelé par la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, suite notamment à la levée de boucliers des poètes l’été dernier, ce projet de réforme agite à nouveau les esprits depuis début mai.
Divers courriers et lettres collectives de poètes renommés ont été adressés aux instances concernées, les téléphones vrombissent, des courriels s’échangent. De son côté, l’Union des poètes s’est saisie du sujet dès qu’elle en a été informée et ses tracts circulaient sur le Marché dès jeudi matin. 

« Une concertation est en cours actuellement, a commencé Jacques Darras, mais, et je le dis amicalement, la finalité de cette réforme a été mal saisie des éditeurs et des poètes. Il ne faudrait pas que cela débouche sur une rupture de confiance. Nous sommes attachés au CNL, tel qu'il existe depuis longtemps. »
Jean-François Colosimo répond d’abord qu’il est heureux d'être ici aujourd'hui par cette belle matinée, regrettant de n’avoir pu assister la veille à l'inauguration « retenu par le plan Librairie qui nécessite nombre d’ajustements administratifs et financiers. »

Mais il n’élude pas la question : « Sur la réforme, poursuit-il, je ne préjuge pas de ce que décidera la Ministre mais à l'évidence, des inquiétudes persistent. Or, on n'impose pas ce genre de choses s'il n'y a pas de consensus. Si les poètes n'en veulent pas, le CNL ne saurait s'y opposer. »

« J’ai la volonté de fermer ce chapitre pour avancer.» 


Un blanc... Pendant lequel beaucoup de regards se croisent dans le public avant d’aller se perdre sur les murs ocres de la massive façade de l'église Saint-Sulpice comme si quelque chose était, peut-être, en train de changer.
« On est là pour servir le monde du livre, poursuit Jean-François Colosimo, et chaque voix est entendue pour ce qu'elle représente. » (...) « J’ai la volonté de comprendre votre inquiétude, de fermer ce chapitre pour avancer.» (...) « Nous sommes là pour la qualité, l'exigence, la différence... Oui, pour chérir la qualité. » Verbatim.

Un ange passe tranquillement avant que la discussion ne s’enclenche sur la question du Portail, l'officiel sujet du jour. Souhaitons que ce ne fût un ange sulpicien, en tout cas au sens de Léon Bloy.

Dominique Guillerm

PS : Nous essaierons de mettre en ligne rapidement la suite de cet article sur le sujet du Portail… Mais, si ces sujets vous intéressent, vous pouvez aussi partager notre réflexion sur la nécessaire autonomie de la poésie contemporaine. 

2 commentaires:

AxoDom a dit…

Qui aurait pu deviner que 2 semaines plus tard, M. Colosimo démissionnerait de son mandat de président du CNL ? (Lire ici : http://armesecretepoesie-axodom.blogspot.fr/2013/06/demission-du-president-du-cnl.html)

Angèle Paoli a dit…

Nous ne l'imaginions pas, mais étions nombreuses et nombreux à avoir souhaité cette démission, et à l'avoir fait savoir en haut lieu. Peut-être avons-nous été entendu(e)s ? :-)