Après un printemps difficile, l'été revient avec son Marché.
Toujours sur la place Saint-Sulpice mais pour combien de temps encore ?
Ah oui, la poésie prend des coups ces temps-ci...
Et pourtant vous êtes des milliers à la sentir toujours plus nécessaire et à le dire ici, ou sur Facebook ou sur vos blogs ou dans les multiples rassemblements où nous sommes encore chez nous avec la parole au centre.
Aux sceptiques qui, autour de vous, réclameraient des preuves de cet inaltérable vitalité, vous pouvez répondre par exemple par le succès du site Recours au Poème.
Vous pouvez même leur décocher un chiffre, si c'est ce qu'ils attendent : plus de 8000 personnes s'y connectent chaque semaine pendant une durée de plus de 8 minutes. Pourquoi 8, parce que les responsables du site, Gwen Garnier-Duguy et Matthieu Baumier, ont considéré que cela permettait de ne pas prendre en compte les visites de simple curiosité mais uniquement les "vrais" lecteurs. Les chiffres aussi ont leur morale et leurs petites exigences; cela s'appelle l'honnêteté intellectuelle.
Encore un chiffre qui est une preuve
Un vrai bonheur que ce succès de qualité dans la durée. Et même dans la quantité avec l'équivalent d'environ 150 pages proposées chaque semaine... L'intérêt de ce succès de fréquentation est aussi qu'il permet de clouer le clapet et de faire avaler leur chique à ceux qui croient encore que la poésie, voyons, vous savez bien que cela n'intéresse personne.
On pourrait sourire de cet aveuglement si certains décideurs ne pensaient encore ainsi dans un ministère qui s'obstine à mettre en danger le Printemps des Poètes pour quelques dizaines de milliers d'Euros, le ministère de Vincent Peillon, un philosophe... Allez comprendre ! Ceux qui découvriraient aujourd'hui le problème trouveront ici ou bien là divers liens qui l'exposent.
Heureusement, un autre ministère semble penser et agir autrement, dans la mesure de ses moyens (financiers et politiques). Ceci vise clairement la façon dont Aurélie Filippetti dit sans ambiguité le mal que la technik (dans l'acception du Heidegger de 1956), c'est-à-dire aujourd'hui Amazon est en train de faire au livre, par exemple dans cet article de ActuaLitté.
L'hôte du ministère de la culture prouve continûment, jusqu'ici, qu'elle applique sa ligne politique développée dans l'Humanité le 1er octobre 2012 : " Je crois que cette mission de la culture, malgré la crise et plus que jamais à cause de la crise, est de revenir à la littérature, à la poésie."
Bon Marché à tous... celui de la poésie étant sans doute celui où le moins d'argent rencontre le plus de richesse.
Dominique Guillerm
NB : Ceux que ces questionnements intéressent peuvent suivre le travail de la commission Etat des lieux de l’Union des Poètes et Cie ou même nous y rejoindre. Prochaine A.G le 7 juin à 19h à la mairie du 2e ardt de Paris.
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