On a appris hier par un communiqué diffusé par l'AFP que Jean-François Colosimo avait démissionné, avant terme, de son mandat de président du CNL qui ne devait se terminer qu'en 2015. Pourquoi ?
L'affaire est d'autant plus inhabituelle que cette démission a été adressée directement au Président de la République et non à Aurélie Filippetti, ministre de tutelle - même si depuis la réforme votée par le Conseil d'administration début 2012 et gelée par la ministre de la culture le 19 juillet 2012, le terme de tutelle n'était plus tout à fait adéquat...
Dans la forme le président du CNL est nommé par le Président de la République et ceci explique peut-être aussi cela.
Dans la forme le président du CNL est nommé par le Président de la République et ceci explique peut-être aussi cela.
Au-delà de ce que l'on peut penser de cette décision - s'il faut en penser quelque chose - il importe de se demander quelles implications elle pourrait avoir pour le secteur de la poésie contemporaine. Et notamment sous l'angle de la question déterminante de sa nécessaire autonomie !
Relire les propos du 7 juin
S'il est un peu tôt pour conjecturer les raisons profondes de cette décision inattendue, cette information incite en tout cas à relire avec attention les propos que Jean-François Colosimo avait tenus le 7 juin dernier en préambule d'un débat sur le projet de portail pour l'édition de poésie lors d'une réunion d'éditeurs organisée au Marché de la Poésie, place St Sulpice.
En introduction Jacques Darras, président de Circé, l'association organisatrice du Marché de la poésie, avait déclaré : « Une concertation est en cours actuellement mais, et je le dis amicalement, la finalité de cette réforme a été mal saisie des éditeurs et des poètes. Il ne faudrait pas que cela débouche sur une rupture de confiance. Nous sommes attachés au CNL, tel qu'il existe depuis longtemps. »
La réponse de Jean-François Colosimo avait fait lever nombre de sourcils : « Sur la réforme, je ne préjuge pas de ce que décidera la Ministre mais à l'évidence, des inquiétudes persistent. Or, on n'impose pas ce genre de choses s'il n'y a pas de consensus. Si les poètes n'en veulent pas, le CNL ne saurait s'y opposer. »
Et de poursuivre, comme on enfonce un clou pour être certain qu'il tienne : « On est là pour servir le monde du livre et chaque voix est entendue pour ce qu'elle représente. » (...) « J’ai la volonté de comprendre votre inquiétude, de fermer ce chapitre pour avancer.» (...) « Nous sommes là pour la qualité, l'exigence, la différence... Oui, pour chérir la qualité. »
Est-ce que ce sont là des propos d'un président qui va démissionner 15 jours plus tard ?
Dominique Guillerm
26 juin 2013 : On serait d'abrod tenté de répondre par la négative à la question qui termine cet article mais on apprenait quelques heures plus tard seulement, le même jour, que M. Colosimo était élu président du directoire des éditions du Cerf.
26 juin 2013 : On serait d'abrod tenté de répondre par la négative à la question qui termine cet article mais on apprenait quelques heures plus tard seulement, le même jour, que M. Colosimo était élu président du directoire des éditions du Cerf.
2 commentaires:
Ceci explique alors cela ! De toute façon le livre sera toujours le parent pauvre de la "Kulür" !
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