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vendredi 22 mars 2013

30+30=une surprise argentine au Salon du livre

Buenos Aires, ville invitée l'an dernier au Salon du Livre (de Paris), a eu cette année la belle idée de mettre en parallèle le trentième anniversaire de la chute de la dictature et trois décennies de poésie argentine contemporainePuissante confrontation !




Les photographies de Roberto Juarroz, Alejandra Pizarnik, Arnaldo Calveyra entre autres envahissent littéralement l'espace visuel du stand. Egaré dans le temple du roman et du livre de cuisine, qu'est aussi le Salon du livre, l'amateur de poésie en reste ébahi. Quand on vous disait, il y a quelques jours, qu'en ce drôle de printemps les poètes sortaient de l'ombre... (ici et ).
Cela donne un stand spacieux avec une majorité d'ouvrages de poésie présentés sur les tables. On n'en revient presque pas de voir un tel déséquilibre entre les livres de poésie et les "autres", même si ces autres sont souvent eux aussi des poètes. Ce rééquilibrage en faveur - pour une fois - de la poésie, on ne le voit que dans les festivals et les marchés de la poésie, c'est-à-dire rarement. 

Sur le site de la Maison des Sciences de l'Homme (MSH), on trouve la liste complète des rencontres, débats, lectures, dialogues, hommages... dont celui rendu à Arnaldo Calveyra, poète argentin qui a choisi de s'installer à Paris après avoir obtenu en 1961 une bourse du gouvernement français pour sa thèse sur les troubadours provençaux. Sur le site internet de la MSH l'extrait est seulement en castillan mais au Salon il est sous-titré en français. 

Tout comme est entièrement sous-titré en français le formidable dvd "POETAS 2013" tissé de témoignages et de lectures de poètes contemporains produit par l'Audiovideoteca de Buenos Aires.
Jorge Aulicino, Diana Bellessi, Arnaldo Calveyra, Silvia Camerotto, Fabian Casas, Rodolfo Fogwill, Romina Freschi, Luisa Futoransky, Leonidas Lamborghini, Jose Luis Mangieri, Martin Rodriguez, Mirta Rosenberg, douze contemporains dont on entend les poèmes dans leur propre voix. Filmés souvent chez eux, parlant de leur travail, le comparant parfois au "futbol" comme Fabian Casas. "Un vrai Argentin" dit le ministre de la culture de la ville de Buenos Aires, Hernán Lombardi, en l'entendant lors de la projection au Salon du livre.
Si les dios existent, on devrait voir cette production sur Arte un de ces jours.

"Le chant, libre, conserve les traces d’anciennes hésitations"


Sur sa fiche de la Maison des Ecrivains et de la Littérature, on tombe sur cette phrase au détour d'un extrait de l'un des derniers livres de Arnaldo Calveyra "Maïs en grégorien" (Éd. Actes Sud, Traduction de Anne Picart, 2003) : 
"Le chant, libre, conserve les traces d’anciennes hésitations". 
Comme cela va bien avec cette scénographie qui exprime le projet de chercher dans la poésie des pistes pour l'avenir... Sa troisième année de présence au Salon, la ville de Buenos Aires l'a bâtie sur l'idée structurante de réunir intellectuels et poètes pour célébrer la démocratie. "La démocratie argentine n'a que 30 ans, elle est très jeune, dit Luis Gimelli, et nous croyons que la réunion de ces deux types de pensées peut aider à construire le futur car elles sont très anciennes et très sages"

Luis Gimelli est un collaborateur du ministre de la culture de la ville de Buenos Aires. Chacune des 24 provinces du pays a son ministre de la culture et il y en a un AUSSI au niveau national...

"La figure du poète est très spécifique au sein de la littérature, poursuit Luis Gimelli, et nous exprimons ceci notamment au travers d'une exposition de photos dDaniel Mordzinski consacrée aux principaux poètes contemporains de Buenos Aires : Visages littéraires de Buenos Aires". 

En haut le sourire mutin de Mirta Rosenberg.
En bas, les yeux clairs d'Arnaldo Calveyra.

Egalement présente sur le salon, la directrice du festival de poésie de Buenos Aires qui tiendra sa huitième édition du 3 au 8 mai avec 32 poètes invités. Ce festival a la particularité d'être inclus dans la Feria del Libro. Tiens tiens... c'est donc imaginable que la poésie ne soit pas à l'écart ? Ou serait-ce un effet du réalisme magique sud-américain ? L'Argentine a décidément bien des chemins à nous montrer.

Enfin, l'éditeur Bernardo Schiavetta a opportunément réalisé une "Anthologie de la poésie argentine" avec Pablo Urquiza de la librairie Palimpseste à Paris (5e ardt). 

Maintenant, si vous croyez que tout ce qui est dit dans ce post est trop beau pour être vrai, allez donc le vérifier avec vos yeux au stand W66 du  Salon du Livre 2013. 

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