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mercredi 15 mai 2013

Die grosse deutsche Presse publiziert Lyrik !

Ci-dessous la traduction en allemand de l'article De la poésie dans les journaux étrangers !?!  par Eva Maria Berg, membre de l'Union des poètes, que nous remercions ainsi que Brigitte Gyr. 

Eine amüsante Erfahrung im Feld der Mediologie wäre vielleicht eine Rezension zu ausländischen Zeitungen, die Dichtung veröffentlichen oder über zeitgenössische Veröffentlichungen von Lyrik reden.
Wie in Deutschland...

In der letzten Ausgabe der Online-Zeitschrift Recours au Poème wird diese Information von Pascale Trück in ihrem Artikel über Sebald und Tranströmer (April 2013 Ausgabe der Zeitschrift EUROPE) übermittelt :

« Renaud Ego ist einer der wenigen Autoren in Frankreich (sowie sein treuer Verleger “Le Castor Astral” und sein Übersetzer Jacques Outin), der den schwedischen Autor (Tomas Tranströmer) schon vor seinem Nobel-Preis kannte.
Er ist derjenige, der das Nachwort für dessen sämtliche Werke (Le Castor Astral, 1996, Poesie/Gallimard, 2004) verfasst hat. Ganz humorvoll erläutert er unsere (französische) Ignoranz.
« Dichtung hat keinen Platz mehr in der Presse, wo sie als reine Kuriosität oder archaïsches Relikt in den Hintergrund gedrängt wird, wie zum Beispiel : Handkarren oder Bigouden Tanz (NDT Volkstanz). Er zitiert anschließend einige Phrasen von Journalisten, aber das macht weniger Vergnügen : sie erinnern uns an die Sarkasmen, die man hier und da lesen konnte, als 2009 der Nobel-Preis an Herta Müller verliehen wurde.

Die Lage ist ganz anders in der englischen oder deutschen Welt. In Deutschland werden einmal pro Woche Texte zeitgenössischer Dichter von den großen Tageszeitungen publiziert, während unsere (französischen Zeitungen) die Veröffentlichung einiger Seiten von Michel Houellebecq nötig haben, um sich des Wortes “Dichtung” zu entsinnen.

In 2.0 Modus, dieser Artikel ist eine Skizze, ein Entwurf, eine Einladung an diejenigen, denen Dichtung nicht gleichgültig ist, diesen Kampf weiterzuführen, auf ihren Websites, Blogs, und sei es auf Facebook und uns rohe (noch unbearbeitete) Informationen zu übermitteln. Wir werden ihnen Gestalt verleihen.

Einer für alle, wie der andere sagte, wir sind dran.

Autonomie de la poésie


Les problèmes de survie du Printemps des Poètes (voir les résumés ici ou bien là) ont mis à jour ces derniers mois des questions de fond touchant au rapport que nos sociétés entretiennent avec l'art, et singulièrement avec la poésie et donc avec leur propre essence. 
Plus on analyse ces questions, plus s'impose la nécessité d'affirmer l'autonomie de la poésie en tant que secteur distinct.

Posé clairement, ce principe entraîne diverses conséquences au regard de la création, de la diffusion et de la distribution de la poésie en France. 
Disons-le net : aujourd'hui, ce souci est d'ordre politique. Cela oblige à ouvrir les volets de la tour d'ivoire où l'on croit enfermés les poètes et à lancer l'oeil hors de la tour de feu. 

© Médiathèque départementale de Seine-et-Marne.

Ni littérature...

Ce n'est pas parce qu'elle s'écrit dans des livres que la poésie doit être enfermée dans la vaste maison de la littérature. D'ailleurs les bons libraires ont un vrai rayon poésie, une large fenêtre, et ce n'est pas seulement par habitude ou par amour des catégories d'Aristote. C'est qu'en commerçants avisés, ils sont à l'écoute du Lecteur. Or pour s'y retrouver dans la profusion de l'offre et de ses désirs touffus, le Lecteur a besoin de repères.

Même s'il est parfois maigre, la seule existence d'un rayon poésie est la preuve en acte de la résistance vitaliste de ce secteur. C'est aussi le meilleur moyen d'en assurer l'extension naturelle car on découvre souvent un nouvel auteur par un naturel voisinage de rayonnage ? On cherche les "Histoires" de Prévert et on ouvre les "Fragments du choeur" de Marcelin Pleynet, par la simple grâce de l'alphabet. La bonne nouvelle pour les vivants, c'est que dès qu'un rayon poésie existe, il est rare que ne s'y cachent quelques poètes contemporains.

Ni spectacle...

De même, ce n'est pas parce que la poésie peut être lue en public, voire mise en scène, qu'elle doit être engloutie dans l'ample espace du spectacle, non plus que dans le champs du théâtre qui lui aussi a droit à son aire spécifique. Bien sûr Shakespeare est un poète et pas seulement dans ses Sonnets ou dans ses poèmes épiques ou lyriques, bien sûr Jean-Pierre Verheggen dit par Jacques Bonnaffé est délectable aux oreilles mais une mise en scène n'est que l'une des multiples interprétations qu'ouvre la densité d'imaginaire d'un poème. Il n'est pas nécessaire de "monter" Anabase de Saint-John Perse ou Poèmes de la presqu'île de Michel Deguy pour les goûter. Le livre se suffit. 

C'est pourquoi, de même que l'endroit où l'on voit des films s'appelle un cinéma, il faut des lieux spécifiques dont le nom soit Maison de la poésie ou Maison de poésie. Ceci afin que chacun s'y retrouve, à commencer par le public. On peut, si l'on est facétieux, parler de Cabane de poésie mais l'idée d'une demeure attachée à ce genre doit s'imposer. Là encore, c'est une question d'affirmation. Sans tomber dans un forme de nominalisme, on sait à quel point le mot crée la chose. Et justement Marcelin Pleynet dans "Fragments du choeur, vers et proses" (p. 97, éd. L'infini / Denoël 1984) affirme : 
"Du nom des choses, de la mission baptismale de la pensée." 

Parlons chiffres clairs

Cette autonomie du secteur de la poésie est singulièrement nécessaire dans les outils permettant de mesurer sa présence.
Il est assez peu efficace, et donc compréhensible, voire acceptable, que certains chiffres émanant des structures professionnelles mêlent indistinctement théâtre et poésie au motif que les volumes étant faibles cela aurait peu de sens de les dissocier. Bien au contraire !

Il y a dans cette pratique une courte logique comptable. Elle est bien compréhensible si l'on ne s'intéresse qu'aux quantités et donc aux plus gros volumes, mais c'est une aporie et même une absurdité dès lors que l'on prend en compte la valeur immatérielle, le capital incommensurable, la qualité.
En passant, et afin de ne pas se laisser enfermer dans un faux débat sur la qualité qui, pour ceux que cela arrange, serait toujours "discutable" ou "subjective", posons immédiatement avec force que non ! la qualité d'un Apollinaire n'est pas comparable avec celle d'un livre de cuisine. C'est comme ça.

Le mélange fréquent des chiffres de diffusion des secteurs de la poésie et du théâtre - ainsi stigmatisés ipso facto comme des sous-secteurs - rend ces données non seulement vides de sens mais inexploitables et donc inutiles. Surtout quand on passe de l'analyse statique à l'étude dynamique. Comment mesurer l'évolution d'un secteur avec des chiffres globalisant deux secteurs ?
D'autre part, comment évaluer l'efficacité de telle ou telle action spécifique ? Comment savoir si une initiative pour mettre en avant une nouvelle variété de poires a été efficace si on ne dispose que du chiffre global poires + pommes ? Absurde...

Tout ce qui est dit ici nous semble d'ailleurs vrai aussi pour l'autre partie du "couple" théâtre/poésie. Tous deux devraient joindre leurs efforts pour que cesse cette mauvaise pratique. Le théâtre, lui aussi, ne peut que souffrir de cet amalgame. 

Pour toutes ces raisons de simple bon sens, la commission "Etat des lieux / Chiffres" de l'Union des Poètes et Cie s'est attachée à ce point prioritaire dès la création de l'association en décembre 2012. Sans données détaillées, on ne peut trouver dans les chiffres aucune aide sérieuse, aucun outil de décision et les bonnes volontés sont condamnées à tourner en rond en répétant indéfiniment un discours de lamentation inutile et démotivant comme dans un film de Guy Debord : 
"In girum imus nocte et consumimur igni."
(Nous tournons en rond dans la nuit et nous consumons dans les flammes)
Ces derniers mois de travail de défrichage, de prises de contact, d'organisation, de construction des questions ne nous font espérer aucun miracle, quoi que.... 

Tout comme l'avait fait Bruno Grégoire dans son ouvrage "Poésies aujourd'hui" publié en 1990 chez Seghers, il est toujours utile de ratisser régulièrement la plage après la marée, d'ouvrir les mains et de regarder ce que l'on a dedans. Ne serait-ce que pour ensuite fourbir les armes de la poésie

                                                                               Dominique Guillerm
                        

Nota bene : Ce texte n'engage pas l'Union des Poètes et Cie. Il a pour seul objectif de nourrir les réflexions collectives en cours. Réflexions que nous poursuivrons lors de la 3e réunion plénière du vendredi 7 Juin 2013 de 19h à 20h30 à la Salle des Expositions (1er étage) de la Mairie du 2ème ardt, 8, rue de la Banque, 75002 Paris. 
Ordre du jour complet consultable sur la page Facebook de l'associationEn voici un extrait : 
  • Synthèse des actions réalisées
  • Présence au Marché de la poésie
  • Intervention à la Maison de la poésie 
  • Synthèse des travaux des commissions
  • Échanges sur le projet : Le livre pratique du poète
  • Les conditions de l’édition poétique : vers un contrat type ?
  • Conditions de l’édition numérique
  • Conditions pour les interventions et animations poétiques
  • Actions à envisager...

dimanche 12 mai 2013

De la poésie dans les journaux étrangers !?!


Une petite expérience de médiologie amusante : et si nous recensions ici les journaux étrangers qui publient de la poésie ou font état des publications de poésie contemporaine ? 

Ainsi, en Allemagne...

Dans le dernier numéro de la revue en ligne Recours au Poème, on trouve cette information de Pascale Trück dans son article sur le numéro d'avril 2013 de la revue Europe : sur Sebald et Tranströmer.
" Renaud Ego est l’un des rares en France (avec son fidèle éditeur, le Castor astral, et son traducteur Jacques Outin) qui connaissaient déjà l’auteur suédois avant son prix Nobel. On lui doit la postface à l’édition desŒuvres complètes (Le Castor astral, 1996 ; Poésie / Gallimard, 2004). Il explique ainsi – non sans humour – notre ignorance : « la poésie n’a plus aucune place dans la presse où elle est reléguée au rang d’aimable curiosité ou de survivance archaïque comme le sont la charrette à bras et la danse bigoudène », avant de citer quelques phrases de journalistes – et là, cela devient moins drôle. Ces dernières rappellent les sarcasmes lus ici et là quand le Nobel fut décerné à Herta Müller, en 2009. (...) "
" Les choses sont bien différentes dans les mondes anglo-saxon et germanique. En Allemagne, les grands quotidiens donnent à lire chaque semaine des textes de poètes contemporains, quand les nôtres ne se souviennent du mot « poésie » qu’à l’occasion de la parution de quelques pages de Michel Houellebecq. "
A la manière 2.0, cet article est une ébauche, un commencement, une invitation à vous tous que la poésie ne laisse pas indifférents, un appel à le continuer, soit sur vos blogs et sites, soit sur Facebook, soit à nous envoyer vos informations brutes que nous mettrons en forme afin de l'enrichir. 

Un pour tous comme disait l'autre, à nous de jouer. 

Via ce lien, vous accédez à la traduction en allemand de cet article par Eva Marie Berg, membre de l'Union des Poètes et Cie.

mardi 7 mai 2013

Lettre ouverte au magazine CAUSEUR


De la poésie dans Causeur ?
Monsieur le Directeur de la publication, 
Mme la Directrice de la Rédaction, 

Serez-vous les premiers à (r)ouvrir vos colonnes à la poésie ?

L’écriture, et singulièrement la poésie, oblige à s'éloigner du quotidien tous les jours. Alors on vient seulement de découvrir votre magazine, un mois après sa sortie. Pas facilement d’ailleurs ! Il aura fallu visiter trois kiosques car votre numéro daté d’avril 2013 semble s’être bien vendu. Après lecture, reconnaissons que c’est mérité. 

Recherché pour l’interview du philosophe Marcel GAUCHET - qu’avait signalée Brice COUTURIER sur Facebook – votre magazine nous a paru pertinent et équilibré dans son regard multi facettes. Bravo pour votre dossier sur le Nouveau désordre moral qui appelle, en creux, à plus de poésie.

Or, quand on lit plus de poésie, notamment contemporaine, que de romans, on en vient à se poser la question suivante : allez-vous être parmi les premiers à (r)ouvrir vos colonnes à la critique/chronique régulière des productions des poètes ? Dans ce N°1 en tout cas, hélas, pas un mot sur la poésie.

Vitalité des poètes dans l’Union
A l’occasion du dernier Printemps des Poètes qui fut un succès historique, tant en nombre de manifestations qu’en fréquentation, on a pu mesurer un renversement : celui qui est à l’œuvre aujourd'hui dans le regard que les media portent sur la poésie. Certains supports grand public, y compris des radios et télévisions nationales, commencent à prendre la mesure du regain de désir dont elle bénéficie. 

La fameuse « Une » de Libération avec Michel HOUELLEBECQ ne sort pas de nulle part... Ce n’est pas un coup d’édition, c’est une conséquence. Que l’on n’aime ou pas Houellebecq, que l’on n’aime ou pas sa poésie, cela prouve surtout que quelque chose a bougé, comme décrit ici. 
Dans une société agressée par le consumérisme, la guerre économique et la dictature de l’audimat, ils (les gens) sont de plus en plus nombreux à regarder ailleurs, à rechercher du bonheur là où il est intrinsèquement : dans l’art, et de manière concentrée, dans la poésie.

Parmi les centaines de définitions de la poésie, celle de Caroline SAGOT-DUVAUROUX est l’une des plus justes et enthousiasmantes : « La poésie, c'est toujours autre chose ».
Ecourtons la démonstration ici, vous avez compris le propos. D’ailleurs, je me permets de vous proposer une rencontre avec notre association, l'Union des Poètes et Cie.

Jeune, puisque créée fin 2012 sous la pression des événements (Réforme du CNL, changement de direction à la Maison de la Poésie de Paris, menaces sur le Printemps des Poètes…), elle est l'héritière « officielle » - et en tout cas reconnue - de l'Union des Ecrivains fondée en mai 1968 par Jean-Pierre FAYE, Michel BUTOR, Nathalie SARRAUTE entre autres, dont elle a officiellement pris le relais.

 Diverses commissions spécifiques ont déjà commencé à travailler sur des sujets techniques qui recoupent d’ailleurs certains domaines couverts par la mission LESCURE ("concertation sur les contenus culturels et pratiques numériques") dans le cadre de l’Acte II de l’exception culturelle engagée par la ministre de la culture Aurélie FILIPPETTI.

Il y a moins d’un mois, le 13 avril 2013, Jérôme LEROY, le rédacteur en chef culture de votre magazine, écrivait très justement : « Et si nous cessions d'avoir peur de la poésie contemporaine ? ». Il a raison... Nous nous joignons à sa suggestion et sommes prêts à vous apporter toute l’aide concrète que vous voudrez pour la mettre en pratique.

Voyons-nous par exemple, quand vous voudrez. Mardi ?
Bien à vous. 

Dominique GUILLERM,
Animateur de la commission Etat des lieux de l’Union des Poètes et Cie