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Ce blog est le petit frère de notre site disparu et un peu reconstitué ici.

mardi 4 mars 2014

INNOCENTS de SYRIE et d'AILLEURS (une répétition)


Le programme du mois de mars de la Maison d'Europe et d'Orient

Retour immédiat sur une journée de répétition de INNOCENTS de SYRIE et d'AILLEURS  dans le "bunker" de la Maison d'Europe et d'Orient.


Autant un livre se construit dans la solitude - fut-on deux à l'écrire - autant un spectacle s'élabore ensemble. A la table. Celle des genoux, celle d'un café puis dans la salle elle-même.

Construire, élaborer...
Est-ce que l'on construit un livre ?
Est-ce que l'on élabore un spectacle ?
Et qui le fait, sinon une manière de fantôme collectif qui vole de l'un à l'autre dans l'air de la salle et qui file de plus en plus vite avec ses ailes de paroles vives lancées au hasard des "idées".

" Et si on... Non, c'est idiot.
- Mais si , vas-y. Dis !
- Non, je ne sais pas, je me disais... Ce texte-là, il pourra peut-être se dire à deux voix ?
- ...
- A deux voix ? Pourquoi ?
- Et pourquoi pas à trois ou quatre voix ?
- Mais bien sûr, on peut le chanter en canon aussi.
- ...
- Bon, essayons à deux voix ! Je vais me mettre au fond de la salle pour voir ce que ça donne, si le texte reste audible. "

C'est cela une répétition, c'est "essayons !" C'est sans cesse penser aux oreilles et aux yeux de ceux qui vont découvrir un travail qui a mis des mois ou des années à se former en une seule soirée, en un temps ramassé de leur vie, toujours entre deux autres choses qui filent et nous, nous essayons de les arrêter sur l'inactuel de la vie, sur ce qui compte plus que ce qui change sans arrêt.

Et c'est aussi l'apport, toujours hésitant, de nouvelles hypothèses prépensées, dont on ne sait présager l'accueil, que l'on vient confronter au premier regard des partenaires, bienveillant mais honnête.

L'écriture se fait au fond de sa propre grotte. Le travail en répétition est la traversée d'un jardin sous un bombardement.

ATTENTION !

Toujours, au fond là-bas, dans la partie "doute" du cerveau qui croit savoir, cette alerte intime : méfiance. Toujours rester en hauteur, ne pas déchoir dans l'anecdote, dans le séduisant spectaculaire. D'ailleurs, INNOCENTS de SYRIE et d'AILLEURS est-il un spectacle ? Non, c'est une soirée d'hommage pour.

"Pour tous les innocents qui haïssent le mal
La lumière toujours est tout près de s’éteindre
La vie toujours s’apprête à devenir fumier
Mais (...) "
Paul Eluard