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Ce blog est le petit frère de notre site disparu et un peu reconstitué ici.

samedi 28 octobre 2017

Les cailles de la butte s’égaillent

Après plus de 6 ans de création enthousiaste O+O de Paris dit au revoir...

Le festival de poésie, sculpture, musique, conte, arts de la rue et autres arts de la Butte-Aux-Cailles suspend ses activités.


Il y a quelques jours, l'équipe du festival O+O de Paris a mis en ligne le texte suivant sur la page Facebook créée pour l'atypique édition 2016bis.

Chers amis, festivaliers OOtistes et visiteurs, comme vous le savez sans doute, le festival 2016 n'a pu avoir lieu en septembre 2016 dans les rues de la Butte-aux-Cailles alors que tout était prêt.

A deux jours de la manifestation, nous avons reçu un courrier de la Préfecture nous refusant l'autorisation pour raisons de sécurité ; la police venait de trouver des bonbonnes de gaz dans le coffre d'une voiture devant Notre-dame de Paris… N'ayant pas de service de sécurité, notre festival ne pouvait se tenir dans la rue, la police ne pouvant en assurer la sûreté.

Ce fut un coup sur la tête mais quand d’autres subissent les contrecoups d’attentats mortels, on aurait mauvaise grâce à se plaindre.

 

N'ayant pas les Euros nécessaires pour payer un service de sécurité nous devions nous rabattre sur des structures « en dur », ce qui veut dire fermées. La mairie du 13ème nous a soutenus en nous ouvrant le centre Daviel mais c'en était fini de la rue et de son espace de liberté.

Depuis la première édition (septembre 2011), nous avons toujours voulu faire un festival léger, avec peu de moyens, parce que cette légèreté permettait beaucoup de spontanéité et de liberté. Pour nous artistes mais aussi et surtout, pour le public, passé en 6 ans de quelques centaines à quelques milliers de flâneurs et de fidèles.

En mars 2017 au centre Daviel - pourtant extrêmement accueillant – où nous avions reprogrammé tout ce qui pouvait l’être, nous nous sommes tous sentis bizarres. L’étincelle n'était plus là. L’entre-soi artistique est une belle chose, mais nous étions tous d’accord sur le constat : l’esprit du festival s’était envolé.



Pendant toutes ces années, nous avons réalisé tous ensemble quelque chose qui nous a fait plaisir. C'était beaucoup de travail, de temps, de problèmes à régler mais ça se faisait entre artistes dans la simplicité et la bonne humeur. Aujourd’hui, la situation est dramatiquement simple : nous ne voyons pas comment continuer à faire un festival ouvert au public ; pas juste en spectateur mais dans la rencontre avec les artistes.



À cela s'ajoute que trois membres du bureau sur cinq (la présidente, le vice-président et le secrétaire de l'association) ont déménagé ces derniers mois ! La première dans le sud de Paris, le second dans l'ouest et le troisième dans le sud de la France...

Alors aujourd'hui, même si le désir est toujours là, de même que la nécessité de bouger au service de la poésie, nous allons devoir trouver des formes d’action différentes, plus légères, et sans doute délocalisées.



Merci à tous pour votre investissement, vos sourires, vos encouragements, vos créations, vos coups de main quand il le fallait, et même merci pour vos coups de gueule montrant votre attachement à l’art, à la poésie et au festival.



Le thème 2016 était "Abîme et bitume". Est-ce que l'abîme a gagné sur le bitume ? NON ! Car maintenant, vos remarques, suggestions, initiatives, invitations sont les bienvenues pour trouver une forme différente, tout aussi réjouissante, dans des réalisations peut-être plus parcellaires, ou sur d’autres supports, dans d’autres circonstances. 
Et pourquoi pas en passant de O+O de Paris à O+O du Grand Paris...

L’équipe historique du festival (Isabelle Camarrieu, Dominique Guillerm, Svante Svahnström, Patience Tison)